mercredi 29 août 2012

Port Médoc Pauillac  Fin du voyage

Mercredi 15 août

C'est donc à 11h que nous quittons Port Médoc sous voiles.Le temps est maussade, le coup de vent annoncé est passé doucement sur le port, et après quelques heures de navigation, c'est au moteur que vous rallions Pauillac à 16h pour retrouver famille et  amis qui  nous attendent .

Après 3615 milles ( 6700km) le voyage se termine.Nous sommes maintenant riches d'une expérience qui nous a beaucoup manqué au départ, et qui peut nous permettre de réaliser autrement nos projets de navigation.Nous avons connu le beau temps, le gros temps,les interminables calmes plats, la pluie,le froid, le soleil mais jamais la grosse chaleur.Les petites fortunes de mer ne nous ont pas épargnés, et  après 9 semaines de navigation nous revenons avec le très grand plaisir de "l'avoir fait",et bien fait.
Nous restons surpris d'avoir très souvent trouvé un océan vide de voiliers, vide d'oiseaux,et surtout vide de poissons, mais heureusement très propre .Seuls les cargos et les très très nombreux dauphins ont été nos compagnons de route.
Nous n'oublierons pas la beauté des Acores trop rapidement visitées, resterons à jamais touchés par la gentillesse de nos rencontres espagnoles et la bonté du peuple portugais et garderons les très bons souvenirs de ces nombreuses rencontres avec les équipages qui comme nous ont écumé ces latitudes.Peut être aurons nous le plaisir de retrouver "Bilbo" ou"le malde mer", le hasard des navigations recèle souvent de tels moments  .
Ce fût un long mais beau voyage.


La Corogne le Verdon


Dimanche 12 août

Le vent est là, au départ de la Corogne.Le plaisir de barrer sur ces derniers milles l'est aussi, sur une route guidée par les nombreux phares qui jalonnent la côte Espagnole, et nous rapprochent de notre atterrissage.C'est ainsi que l'on repasse au large de Vivéro et de Ribadéo qui s'éveille sous un magnifique lever de soleil.
La journée aurait pu être banale, mais pour nous sortir de notre torpeur, comme à l'aller, et sans que nous soyons sponsorisés par la LPO, une tourterelle vient se poser sur la bôme de grand voile et décide de nous accompagner quelques heures durant ; un coup de gîte plus fort que les autres la décidera à nous quitter.


                                

Lundi 13 août

Le vent est tombé et depuis des heures nous marchons au moteur.Notre seule distraction sera un voilier qui descend sur la Corogne, et l'avion des douanes ou des affaires maritimes qui, nous arrivant très bas sur l'eau et par l'arrière du bateau nous surprend en plein repas.A ce rythme, tout au moteur, on devrait arriver demain matin à la bouée d'atterrissage de l'entrée de la Gironde.Ce soir nous nous installons dans notre troisième et dernière nuit de mer du voyage.

Mardi 14 août
Ce dernier jour devait nous voir arriver en début de matinée au Verdon.Le moteur en décidera autrement , en s'arrêtant brusquement pendant le quart de J Pierre.Une recherche fastidieuse permet à Joël de trouver que la canalisation de fuel qui arrive du réservoir est complètement bouchée.Ce n'est qu'après des heures d'un long et pénible travail que nous relançons la machine, avec un réservoir de fortune, dans lequel nous avons transvasé le gaz oil avec une bouteille et une boite de conserve.Bonjour l'odeur dans le carré.

    

Une heure s'est à peine écoulée, et par le plus grand des hasards, je m'aperçois que le bidon est presque vide.Une fuite?,non.Marins ou bricoleurs qui lisez ce blog,ne faites pas notre erreur.Il faut que le retour à la bâche se fasse lui aussi dans le réservoir de fortune, autrement on siphonne le premier pour remplir le second.

L'arrivée à Port Médoc se fera avec 8 heures de retard sur l'horaire prévu .Il faudra attendre encore une journée avant de rentrer .A 23 h mon fils m'appelle.Avec deux mois d'avance, la petite Colombe est née, je suis grand père pour la deuxième fois.

Un BMS nous a averti toute la journée qu'un coup de vent arriverait sur les côtes de Gironde demain 15 août à 6h du matin .Joêl n'a pas envie de renter cette nuit à Pauillac avec la marée de 23h et décide de partir que demain en fin de matinée.





samedi 25 août 2012

Camarinas ,la Corogne

Nous quittons la magnifique ria de Camarinas samedi 11 août  vers 7h30. Alors que nous traversons un groupe de goélands posés sur l'eau, un cri déchire l'air et tous les oiseaux s'envolent effrayés.Un juvénile vient de s'emmêler dans la ligne de pèche que J Pierre venait de mettre à l'eau.Plus de peur que de mal, nous arrivons à recueillir l'oiseau qui s'envolera sans hésitation aussitôt libéré. 
 C'est cette même ligne qui se prendra dans le safran et qu'il faudra dégager dans l'avant port de la Corogne où une surprise nous attend.Ce n'est pas un porte avion mais une armadas de trois mâts qui ont répondu présent à un rassemblement de grands voiliers.Magnifique, grandiose, incroyable de se trouver là au bon moment.Après avoir récupéré à la capitainerie le colis de Joël tant attendu à l'aller, nous repartons vers 22h en profitant une dernière fois du spectacle.

 Direction le verdon, le vent est là, trois nuits de mer nous attendent, nous allons rentrer doucement dans la première en passant sous la tour d'Hercule, qui cette fois a allumé son feu.Au revoir terres étrangères, on rentre à la maison.

samedi 11 août 2012

Horta Camarinas, le retour

Mercredi 1er août,les fichiers de météo sont bons, nous partons immédiatement pour la Corogne.Ce retour vers le continent, c'est 980 milles de navigation, soit prés de 1800 km à faire pour retrouver les côtes Espagnoles.Dés le départ le vent nous donne tout espoir de faire au moins 140milles le premier jour, mais arrivés à la pointe Ponta do Rosais de l'ile São Jorge, nous devons mettre le moteur, calme plat.17 heures après, nous rentrons de nuit dans le petit port de Villa do Praia de l'ile de Graciosa dans lequel nous mouillons, sans avoir oublié de fêter au champagne l'anniversaire de J Pierre.


 Au petit matin, tenue de plongée pour aller enlever la ligne de pèche qui s'est enroulée autour de l'arbre d'hélice, heureusement la température de l'eau est bonne.Nous quitterons à regret cette ile si paisible qu'en cours d’après midi, et nous ne saurons jamais si David que nous venons de rencontrer aura pu se décider à partir sur Ata Hulpa, pour rejoindre sa Bretagne natale, en proie à des doutes sur la météo à plusieurs jours.
 La navigation des jours suivants ne sera qu'une succession de calmes et de bords de prés ou sous spi, interrompue le 8août  par la rencontre avec une seconde bouée, perdue au milieu de l'océan.Il faudra pour la récupérer que je saute à l'eau et lui passe un bout dans son anneau de travail;belle prise qui elle aussi rejoindra Pauillac.
 Nous serions sans doute arrivés à la Corogne en une semaine, mais une panne de moteur vient bousculer notre prévision et notre port d’atterrissage.Dans un de ces trop nombreux calmes plats pendant lesquels nous ne pouvons qu'avancer au moteur, celui ci s’arrête.Pas de panique, il faut trouver la cause.Malgré un complément de gaz oil qui nous fait croire au miracle en faisant redémarrer le récalcitrant, force est de constater que l'origine de la panne n'est pas là.Il faudra que par hasard Joêl entende un bruit d'aspiration d'air en démontant la jauge de carburant, pour que l'on découvre que la mise à l'air libre du réservoir est bouchée.Ce contre temps puis le manque de vent nous font craindre la pénurie de carburant et par prudence c'est vers Camarinas que nous portons notre choix pour retrouver la terre ferme.Cette arrivée ne se fera qu’après avoir coupé le fameux rail des cargos , passage très stressant ou tous nos sens sont en éveil, surtout de nuit, et où nous sommes obligés de slalomer entre ces monstres de plusieurs dizaines de milliers de tonnes faisant leur route à 20 nœuds de moyenne.Heureusement, en contre partie, les très nombreuses rencontres avec les enfants joueurs de l'océan, nos amis les dauphins nous comblent de bonheur.
Nous arrivons dans cette magnifique ria après 8 nuits et 8 journées de navigation, et  850 milles parcourus.Au revoir Santa Maria la plus belle, Graciosa la plus douce, Mont Pico  le plus haut et José Henrique le plus connu.Les Acores c'est fini, il nous faut maintenant traverser le Gascogne, en espérant qu'il soit  moins furieux qu'à l'allée de nous voir chevaucher sa houle d'ouest et nous laissera retrouver notre Garonne, notre Amazone Aquitaine au plus vite.

mercredi 1 août 2012

Horta

Nous quittons Terceira  au petit matin,sous le soleil.Nous attendons le vent toute la journée, et c'est encore au moteur que nous rallierons Horta. L'ile San Miguel que nous longeons sur toute sa longueur est magnifique.De loin nous apercevons également Graciosa qui mérite bien son nom, et avant d'arriver à Faial JPierre a son premier grand frisson de pécheur de haute mer en attrapant une magnifique bonite à l'aide de son super rapala tout neuf.


C'est au pied de la capitainerie que nous trouverons une place à Horta, à couple avec Gaby, un Irlandais qui nous ferait penser à Moitessier , et qui bourlingue sur son vieux sloop.
 Horta c'est incontournablement le "Peter café sport" de Mr José Henrique Azevedo avec qui nous aurons un excellent contact dés notre arrivée.

Cest aussi la visite chez l'un des derniers graveurs de scrimshaw art local qui consiste à graver sur des dents de cachalot, des scènes de mer.C'est aussi le regard sur l'incontournable Mont Pico, sur l'ile de même nom, point le plus haut du Portugal, avec ses 2351m.Les 20 dernières balises sur les 45 de l'ascension se feront sous une pluie battante jusqu'à la dernière balise.Le sommet sera interdit tout simplement pour raison de sécurité.Pas de regret, venir de si loin , être randonneur et ne pas tenter l'ascension aurait été trop frustrant.

                                                     Horta c'est aussi ses milliers de magnifiques dessins, laissés par autant de marins talentueux qui ont traversé l'atlantique et qui sur ses quais  ont voulu laisser au temps le soin d'effacer la trace de leur passage dans cette ile.      
 Ce matin le temps est magnifique, le vent est favorable, la Corogne devrait nous voir arriver dans une semaine de mer.Notre absence ou non sur le blog confirmera cette prévision.
                                                              

Terceira

  Pas de vent au départ de Ponta Delgada, mais comme à Madère, il nous attend à la pointe de l'ile, avec une mer bien formée.Rapidement nous prenons un ris et réduisons le génois.Le speedo s'installe dans le 7 noueuds et c'est très rapidement que nous avalons les 90 milles qui nous séparent d'Angra do Heroismo, sur l'ile de Terceira.
                 
     Nous arrivons à 4heures du matin dans le petit port.Le silence est total et nous avons l'impression de troubler le sommeil de toute la marina quand nous nous amarrons au ponton.Immédiatement ici on se sent bien et les quelques jours passés ici ne nous ferons pas changer d'avis.A l'abri du Monte Brazil la vie est paisible          

Terceira c'est aussi l'ile des courses de taureaux où les hommes les plus hardis viennent affronter  la bête ,armés d'un parapluie, et très souvent envoyés en l'air comme des fétus de paille.Il y a  aussi à Terceira la Furnas Do Enxofre où les vapeurs chargées de soufre s'échappent de cavités souterraines mais surtout l'Algar do Carvâo , immense cavité souterraine , cheminée vide d'un volcan, dans laquelle on descend dans les entrailles de la terre. Buccolique et tranquille, loin des foules Terceira est la pause nécessaire avant de retrouver un peu plus d'agitation sur l’ile de Faîal , dans le port d'Horta, point de rencontre des marins qui reviennent des Antilles et qui croisent leurs récits dans le célèbre "Peter's club".