lundi 30 juillet 2012

Santa Maria São Miguel

Il fallait bien quitter Santa Maria si petite en surface mais si grande par la gentillesse de ses habitants.
La dernière soirée nous donnera l'occasion de partager avec deux autres équipages un thon de 25kg généreusement donné par le patron d'un chalutier.
Faute de vent nous partons pour 60 milles de navigation au moteur qui nous permettront de rallier Sao Miguel.Notre route croisera celle d'une grosse bouée perdue par un bateau de pèche, et qui finira sur la jupe de Réplic;ce sera la seule rencontre sur un océan vide de bateaux .

                               São Miguel

Nous arrivons à Ponta Delgada en début de soirée.C'est un choc. La grande Marina est certes bien située, mais en pleine ville.De grandes barres d'immeubles bordent ce front de mer, et les restaurants sont bondés de monde.Au bout de quelques jours, nous oublierons cette dure transition.C'est en visitant l'ile que nous découvrons quelques uns de ses charmes.Le temps pluvieux  ne nous permet d’apercevoir la Lagoa do fogo que quelques minutes, entre deux bancs de brume.Notre premier bain dans les sources d'eau chaude de la Caldera Velma sera la finalité d'une courte ballade dans une forêt de fougères arborescentes.

 Viendront ensuite la visite d'une des plantations de thé de Maia  et celle de la caldeira de Furnas qui au bord de la Lagoa de même nom, disperse ses fumeroles de vapeur d'eau bouillante, provenant des différents geysers du site.Une spécialité locale consiste à préparer des plats cuits à la vapeur soufrée;délicieux soit disant mais qu'il faut commander la veille de la visite..


 Nous quittons São Miguel en ignorant la beauté des Lagoa azul et verde que la météo ne nous a pas permis d'admirer, mais sans oublier le sifflet d'un bosco qui deux fois par jour accompagne le lever et la descente du drapeau Brésilien sur le trois mâts Ciné Branca qui a choisi de faire escale dans cette marina.
 Demain, nous partons pour Terceira.

samedi 21 juillet 2012

Madère - Santa Maria les Açores
                                                     Tous les marins savent qu'on ne parle pas des bêtes aux longues oreilles sur un bateau .
On n'appareille pas non plus un vendredi, même si ce jour là on fête un anniversaire à bord.
C'est donc samedi 14 juillet à 11h que nous quittons Quinta do Lorde, 1heure après "Bilbo" qui nous précède sur la même destination.Ce départ s'effectue avec une météo magnifique, mais alors que nous sommes à la pointe Ouest  de l'ile  pratiquement scotchés dans le calme plat, Dominique nous avertit par VHF qu'il est pris dans un très fort coup de vent, dans une mer très agitée.Ce que nous aurions pu prendre pour du bleuf nous tombe dessus peu de temps après, et pendant plus de trois heures le bateau est chahuté de toutes parts.A bord nous sommes trempés, le carré est en vrac, mais le moral est bon.Madère a donné la fessée aux équipages qui ne voulaient plus goûter à ses charmes, leur offrant quand même pour dernier cadeau la rencontre avec un grand globicéphale.Nous naviguerons deux jours dans ces conditions avant d'avoir enfin une mer calme, un bon petit vent et du soleil.Un grand banc de dauphins nous signalera l'arrivée sur Santa Maria, que nous atteignons après 89h de navigation et 500 Mn parcourus.Il est quatre heures du matin quand nous entrons dans la petite marina de villa de Porto.Sagement amarrée à son ponton, "Bilbo"nous attendait depuis quelques heures seulement.
                                                                Santa Maria
                                                                 Escale obligatoire des vols Europe USA des année 50, cette ile est la plus orientale de l'archipel.D'origine volcanique, elle est, comme me le dit un imminent professeur de  géologie une petite Auvergne au milieu de la mer.Son altitude maximum n'est que de quelques centaines de mètres, et ce doux relief  est propice à de belles randos, dont une qui nous fait traverser le fameux désert des Açores.Ici la vie est paisible, et celle du port rythmée par le départ et le retour des petits chalutiers qui tous les soirs viennent décharger leur cargaison de bonites et de magnifiques thons .


Impossible de quitter Villa do Porto sans faire une course chez "Loja China" le magasin chinois de l'ile, tout en longueur entre deux rues, large comme les toilettes d'une gare, et qui tel une caverne d'Alli Baba contient toute la cargaison d'un container arrivé tout droit de Hong Kong ,ni sans aller se ravitailler en appâts ou matériel de pèche dans cet autre minuscule magasin qui ferait rêver tous les pécheurs des Açores tellement il y a de matériels divers dans si peu d'espace. .Demain nous visitons la partie Est de l'ile, puis ce sera le départ vers San Miguel.Le voyage aux Açores ne fait que commencer.











samedi 14 juillet 2012

Madère



          Il y a plus d'une semaine que nous sommes dans la marina de quinta de Loro.  Il serait difficile trouver  mieux que ce havre pour plaisanciers;Tout est impeccable,le personnel toujours prêt à vous rendre le moindre service, le site magnifique.Toute médaille a un revers.La crise est passée par là et le village est totalement vide, hormis la capitainerie.Tout est à vendre et le port à moitié plein. Madère est l'ile aux fleurs mais aussi le paradis des marcheurs et des randonneurs.La location d'une petite voiture nous permet de parcourir l'ile et de découvrir quelques unes de ses curiosités les plus célèbres.Nous ne partirons pas sans avoir parcouru les rues de Santana, petit village rendu célèbre par les dernières maisons pointues, ni visité Funchal la capitale où un petit tour dans les vieux quartiers et dans le vieux marché sont un passage obligé pour bien apprécier la tranquillité et la gentillesse des gens d'ici.                                                                                                                                                                                                            Madère c'est aussi la montagne, et J Pierre a retrouvé toutes ses sensations enfantines et si son chemin croise celui d'une de ces petites vaches de l'ile,son instinct de gardien de troupeaux refait surface en un instant.La montagne est là, avec ses sommets à plus de 1800m.Partir sans aller respirer l'air pur en altitude est  impossible à Daniel qui a des fourmis dans les jambes depuis quelques jours et malgré la brume, décide de faire la célèbre et magnifique rando du Pico Ariero au Pic Ruivo .Sa décision est récompensée par des paysages magnifiques qui se dévoilent l'espace de quelques minutes, grâce à un vent tempétueux qui depuis quelques jours  garde au port les bateaux en partance.
 Nous partirons de ce petit port avec le souvenir de ces très bons moments passés avec Dominique, Dominique et Émilie,l 'équipage de "Bilbo" la baleine bleue, ou celui de "mal de mer" qui sera notre dernière rencontre avant notre départ pour les Açores.La page se tourne, nul doute que certains d'entre nous reviendront, en avril ou mai quand toute l’ile est en fleurs et quand l'eau de la montagne qui descend dans les levadas assure ce spectacle unique que viennent chercher les touristes du vieux continent.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                     

jeudi 5 juillet 2012

De Nazaré à Porto Santo.
                                     Les pécheurs nous le disent, la météo marine le confirme, c'est le moment de partir, les vents sont au Nord, Nord-Est.Enfin les alizés Portugais, ces vents utilisés par tous ceux qui descendent au Cap Vert pour partir aux Antilles.

Nazaré nous voit passer le musoir de la digue du port à 16h30 et très rapidement nous nous préparons à la première des quatre nuits de navigation.Le rythme des quarts est vite pris.Comme nous sommes trois équipiers,de 22h à 10h nous fonctionnons comme cela:Un de nous barre 2h, le second veille prêt à intervenir à la demande du barreur, le troisième dort.Toutes les 2h nous changeons.Le barreur va dormir, le veilleur va barrer, et celui qui se réveille va veiller.Pendant le reste de la journée le tempérament de chacun permet d'organiser les différentes tâches et de réserver une place importante au repos,sans oublier la préparation des repas, et celle de la navigation.Les journées se passent ainsi, sur un océan pratiquement vide de toute présence.Peu de cargos,pas d'oiseaux, sauf "droni"un oiseau du large qui, tel un drone surveille tous nos faits et gestes,et nous accompagne depuis notre départ de Nazaré.Que d'eau, que d'eau!!!!tant d'eau frise le ridicule.Nous allons vite et dés ce premier jour nous parcourons 154 milles bien que notre bateau soit bien chargé.A 7h50 mercredi 4 Juillet nous apercevons une ile dans notre étrave et au bout de 593 milles et 93 heures de navigation, nous arrivons à Porto Santo, à 800km des côtes africaines, à la latitude du Maroc.Le port est petit et soumis à des vents violents qui déferlent des montagnes qui le surplombent,et secouent les bateaux en permanence.Faute de place au ponton, nous allons prendre une bouée autour de laquelle nous éviterons toute la nuit.Après une douche chaude et un bon repas, nous allons apprécier ce repos bien mérité, après avoir connu  aujourd'hui la joie de découvrir notre ile dans la brume du petit matin.